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phobie sociale - Page 5

  • 13ème séance

    A la treizième séance, nous avons décrypté le questionnaire qu'il m'avait demander de remplir à nouveau. Il m'a redemandé dans quelle proportion je pensais m'être débarrassée de la phobie, ne se souvenant plus de m'avoir posé la question à la dernière séance. J'ai répondu que la fois précédente j'avais dit 10%, mais qu'au vu de mes réponses aux questionnaire, ce serait plutôt 20%. En fait je pensais à 1/4, 25% quoi, mais je n'ai pas osé le dire, j'ai préféré rester prudente et annoncer 20% (cela confirme que je n'ai pas de problème d'estime de moi, mais que j'ai un problème d'affirmation de moi).
    Il m'a demandé également dans quelle proportion je pensais m'être débarrassée du postulat. J'ai répondu que maintenant, je percevais les automatismes de pensées qui me passent par la tête et que je les chasse. J'ai estimé que la progression sur ce sujet était la même que pour la phobie. Il m'a expliqué que le fait que les deux aient progressé de la même façon indique que nous sommes bien sur la bonne piste et qu'il ne semble pas y avoir d'autre postulat à rechercher.

    D'après le psy, le résultat du questionnaire indique que j'ai progressé de 25%.
    Je suis maintenant à -26 sur l'échelle qui va de -90 à +90.

    Je suis restée un peu incrédule sur le coup. Je lui ai dit que j'ai beaucoup de mal à imaginer me débarrasser complètement du problème, même si j'ai confiance en la thérapie.
    Il m'a dit que le fait que j'ai déjà commencé à progresser, et ce de manière significative (le seuil de significativité étant de 10 points et j'en ai gagné environs 25) et un signe très positif pour le pronostic. En général les gens commencent à faire des progrès après la découverte du postulat et pas avant. Il m'a dit aussi que la progression serait en dent de scie. Il a eu une fois un patient qui a progressé de manière continue et rapide et qui a rechuté rapidement.


    Il m'a demandé de noter pour la prochaine fois la liste des points qui se sont améliorés.

  • 12ème séance

    Au cours de cette douzième séance, le psy m'a accueillie en souriant largement. Il m'a demandé si je savais pourquoi il souriait. Je pensais que c'était parce que nous allions passer à la deuxième étape de la thérapie. Il m'a répondu que c'est parce qu'il pensait au postulat et il m'a demandé ce que j'en pensais, si je pensais que c'était bien là le problème et ce que j'allais en faire.
    C'est vraissemblablement bien là le problème. Même si ça ne semble pas évident pour toutes mes difficultés au premier abord, quand je me pose 5 minutes pour y réfléchir, ça semble clair comme de l'eau de roche.
    Ce postulat qui m'empêche de vivre, comme dit le psy. Il m'a demandé si j'imaginais ma vie sans ce truc. Oui, et je pense qu'elle aurait été bien différente. Pas forcément mieux, mais beaucoup plus simple.
    Ce que je veux en faire? Faire en sorte qu'il ne m'empêche plus de vivre. Je n'ose pas dire "m'en débarrasser".

    Il m'a demandé si je pensais avoir fait des progrès et dans quelle proportion. J'ai répondu que je pensais m'être débarrassée de 10% du postulat. Il m'a donné le même questionnaire qu'au début à remplir pour la prochaine fois.

  • 11ème séance avec le recul



    Je veux que tout le monde m'aime, c'est ce qui explique mon comportement et qui finalement explique mes problèmes de couple. Je veux trop être aimée.
    C'est aberrant, mais finalement logique.
    Et toute ma vie est dirigée par ce postulat.

    Quand le psy m'a dit "vous ne voulez pas faire de vague, vous voulez plaire à tout le monde, et comme tout le monde n'a pas les mêmes goûts, vous devenez transparente, inexistante", j'ai frémi. Mon compagnon m'a régulièrement reproché d'être transparente et inexistante. Mais lui pense que, la pluspart du temps, je me fiche de ce que les autres pensent. Or c'est faux, je ne fais rien de peur de déplaire et non par indifférence vis à vis de l'avis des autres.

    Le psy m'a demandé de réfléchir à combien ma vie entière est basée sur ce postulat.
    Pas besoin d'y réfléchir beaucoup. Cela me revient à la face en permanence.
    Auparavant, cela faisait partie de mon fonctionnement "normal", je faisais en sorte de ne pas déplaire.
    Aujourd'hui, cela fait toujours partie de mon fonctionnement, mais à chaque fois que j'en prends conscience, cela me meurtrit. Cela me meurtrit au jour le jour, en direct live. Quant-à repenser à tout ce qu'est et qu'a été ma vie sous l'angle de la pathologie, j'en frémis...



    Certains jours, je me demande ce que serait ma vie sans cette pathologie. Cela me déprime.
    D'une manière générale, en ce moment, tout me déprime, de toutes façons.
    Moi, ma maladie, ma vie, mon couple, mes conditions de travail, la France, j'en passe et des meilleures.
    Je ne sais pas si maladie est le bon mot. C'est, je crois, la première fois que je l'emploie ici, et peut-être même la première fois que je l'emploie tout court. Mais je trouve qu'en ce moment, il me va très bien.
    Bizarrement, depuis que je suis cette thérapie et que je sais que j'ai une autre pathologie, en plus de la dépression, je suis beaucoup plus à l'aise avec le fait de parler de la dépression et des psys et des anti-dépresseurs. Je me surprends à en parler ouvertement à mes collègues. Je trouve ça positif.
    Je suppose que les prochaines séances consisteront à la mise en place des exercices pour lutter contre la phobie.
    Enfin !

  • 11ème séance

    Dans une thérapie cogitivo-comportementale, les premières séances ont pour but d'analyser le fonctionnement du patient, pour mettre en lumière les idées sous-tendues par son comportement.
    Cette démarche aboutit à la découverte d'un postulat, sur lequel est basée la vie du patient et qui dirige son comportement.
    Cette notion de postulat, je ne la connaissais pas jusqu'à la 10ème séance.
    Le postulat qui régit ma vie c'est que je veux que tout le monde m'aime.
    Si je fais, ou plus exactement si je ne fais pas, tout ça, c'est parce que je veux que tout le monde m'aime. C'est ce qui est ressorti de cette onzième séance.
    Pour que tout le monde m'aime, je ne dois déplaire à personne. Je ne fais donc pas de vague, je suis transparente, inexistante et je fuis les gens, dixit le psy.

    Je ne sais pas pourquoi je veux que tout le monde m'aime, mais il semblerait que je n'ai pas beosin de le savoir pour lutter. Si je le souhaite, quand cette thérapie sera terminée, je pourrai creuser cela avec le psy.

    Le psy m'a demandé de repenser à tout cela et de réaliser combien ma vie entière est basée sur ce postulat.

  • 10ème séance avec le recul (suite)

    A bien y réfléchir, si je désire que tout le monde ait une bonne image de moi, c'est parce que je me sens jugée, évaluée en permanence.
    Et ça, ça va être dur de me l'ôter de la tête. Ça va être dur de me faire intégrer l'idée que la majorité des gens n'en ont rien à faire de moi.
    C'est peut-être là le noeud du problème.
    Dit comme ça, ça donne l'impression que je me sens tellement importante que je pense que tout le monde se centre sur moi. Mais c'est pas du tout comme ça que je le vis. Pour moi, c'est plus comme un passage obligé, une loi naturelle. Les gens jugent les gens, donc ils me jugent.
    Je suis peut-être paranoïaque ?
    Après, je peux me poser la question de "pourquoi le résultat de leur jugement m'importe ?" Ce qui revient à "pourquoi est-ce que je veux que tout le monde ait une bonne opinion de moi ?"
     

  • 10ème séance avec le recul

    Avec un rythme de rendez-vous une fois par mois, ça n'avance pas très vite. Normalement, ce genre de thérapie se fait au rythme d'une séance par semaine et en 6 mois grand maximum c'est réglé. C'est plutôt l'affaire de 4 mois.
    Pour ma part, j'ai commencé en septembre l'an dernier, si je me souviens bien.

    Donc au cours de la séance précédente, j'ai compris que j'allais fouiller trop loin et que je grillais des étapes.

    La question à laquelle je dois répondre est  "pourquoi voulez-vous que tout le monde ait une bonne image de vous ?".
    La première réponse qui me vient à l'esprit est "parce que ça me valorise".
    C'est l'essence à laquelle mon moteur tourne. C'est ce qui me fait avancer.
    Je pense que le psy va me dire que c'est la réponse et me demander de réfléchir "pourquoi" pour la fois suivante.
    Ça m'agace un peu de patienter 3 à 4 semaines pour une séance qui peut se résumer en 5 minutes.
    Du coup, j'ai envie d'anticiper la suite, de réfléchir sur "ça me valorise".

    Ça me valorise.
    Ça apporte de la valeur à mon être.
    Est-ce que mon être n'en a pas assez? Il me semblait pourtant ne pas avoir de souci d'estime de moi. D'être consciente de ma propre valeur. Ou alors peut-être que je pense que les autres ne voient pas ma valeur, et quand ils la voient, ça me rassure. Ca me rassure parce que je pense qu'à priori les gens ne voient pas ma valeur, ont une mauvaise image de moi ? Mais pourquoi cela a-t'il de l'importance que tout le monde voit ma valeur ?
    On tourne un peu en rond, là.

  • 10ème séance

    La réponse à la question posée à la séance précédente était beaucoup plus simple que tout ce que j'avais élaboré. Je suis partie dans les méandres des pourquois du comment, alors que ce que voulait le psy, c'était "qu'est ce qui se passe dans votre tête au cours d'une situation difficile ?".

    J'ai reparlé de mes réflexions sur le "drame originel". [edit du 17 mai 2012 : ce "drame originel" est le décès de ma grande-soeur en 1983 (j'avais 8 ans), tellement tabou à la maison, que je n'osais même pas en parler ici]
    Le psy m'a expliqué qu'il est possible que cela ait participé à la mise en place du trouble. Je suis contente qu'il ait reconnu cela, la dernière fois que je lui en ai parlé, il avait minimisé la chose. Mais il m'a expliqué que ce n'est pas ce qui traverse mon esprit aujourd'hui quand je suis face à une situation qui me met en difficulté. Ce qui n'est pas faux.

    Pourquoi ai-je peur du jugement négatif de la personne que j'ai en face de moi tout de suite là maintenant ?
    Parce que je veux que tout le monde ait une bonne image de moi.

    Comme l'a dit le psy, nous sommes passés d'une assertion négative à une assertion positive. Je VEUX quelquechose. Ça change pas mal de choses. Je n'ai pas seulement peur de quelquechose, je veux quelquechose. Pour moi c'est important, même si ça ne me semble pas plus évident à corriger, je ne suis pas uniquement dans la peur.

    La question suivante, à laquelle je dois répondre est, bien évidemment, "pourquoi voulez-vous que tout le monde ait une bonne image de vous ?".

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  • 9ème séance avec le recul

    J'ai rendez-vous dans 2h30 et je ne sais toujours pas ce que je vais raconter au psy.
    Ma réponse à la question : "pourquoi vous vous préoccupez-vous du jugement des autres et pourquoi avez vous peur qu'il soit négatif, au lieu de vous en foutre ?" est : "je ne sais pas."
    Je ne sais pas.
    Je ne sais pas.

    A chaque fois que je me suis appliquée à y réfléchir, il s'est opéré comme un bloquage. Comme si le rideau de fer d'un épicier de quartier tombait sous mon nez.
    J'ai bien quelques pistes, mais qui ne me conviennent pas plus que ça.
    "Éliminez l’impossible, le reste, aussi improbable soit-il, est la vérité" disait Sherlock Holmes.
    Soit.

    Hypothèse 1:
    Les gens ne doivent pas avoir l'occasion de me juger négativement parce qu'ils mettraient à jour l'imposture de ma vie. C'est-à-dire que je suis un imposteur qui n'a rien à faire là où il est. Il est vrai que pour certaines choses, je ne me sens pas à ma place. Mais pas au point d'expliquer la plupart des situations que je vis difficilement. Je ne me sens pas "imposteur". J'ai lu cette notion d'imposture sur des sites traitant des phobies sociales, mais, me concernant, je n'y crois pas plus que ça.

    Hypothèse 2, qui ressemble à la 1ère:
    Je veux que tout le monde m'aime. Si on ne m'aime pas, je ne peux pas vivre. Comme au fond de moi je sais que je ne mérite pas de vivre parce que j'aurais du mourir à la place de quelqu'un d'autre. Je parle ici de ce que j'ai nommé le "drame originel", qui d'après mon psy, n'est pas originel. D'après lui, j'étais phobique sociale avant cela. Il y a 25 ans, quelqu'un de ma famille est mort. Des années plus tard, lors de mon premier épisode dépressif, j'ai attribué mes difficultés à ce drame. J'ai reconstruit ce que j'avais du penser à l'époque des évènements. Mon psy me dit que cette reconstruction n'est pas valide car pas neutre, pas objective, élaborée à la lumière de l'âge adulte. Ce que je pense de cet épisode c'est que je me suis convaincue, faute de soutien psychologique, que j'aurais dû mourir à la place de cette personne. Par conséquent, il me faut prouver continuellement que je mérite de vivre et donc ne doit décevoir personne. Ceci expliquerait pourquoi le jugement négatif des autres me plonge dans un profond sentiment d'insécurité, d'angoisse de mort. Cette hypothèse me paraît tout à fait crédible, quoi qu'en dise mon psy.
    [edit du 17 mai 2012 : ce "drame originel" est le décès de ma grande-soeur en 1983 (j'avais 8 ans), tellement tabou à la maison, que je n'osais même pas en parler ici]

    Hypothèse 3:
    Je n'ai pas d'hypothèse 3. Pourtant, il m'en faut une.
    J'ai reparcouru les définitions que j'ai mises en ligne.
    Voici ce que j'en retire :

    1. Le phobique social focalise son attention sur ses propres manifestations (autocontrôle) et sur les signes provenant de l’entourage, tentant de repérer les marques de rejet, de critique, aussi minimes ou indirectes soient-elles, puis ruminées pendant des heures, confirmant ses pensées négatives et alimentant la trame des croyances profondes d’infériorité, de manque de valeur ou de dangerosité des rapports humains.

    2. La première est liée à la crainte fondamentale de la phobie sociale, à savoir la peur d’être jugé par le regard d’autrui en raison de la certitude qu’a le sujet de la faiblesse de ses compétences sociales.

    3. Au niveau étiopathogénique, Amies pense que le trouble s’est institué à une période fragile de l’adolescence au cours de laquelle les parents ont renforcé le culte du perfectionnisme et de la "réussite sociale" sans pour autant établir les médiations sécurisantes permettant l’intégration des rôles sociaux indispensables à un adolescent pour devenir adulte. Pour la première fois, la question du développement des habiletés sociales est posée. Il s’agit ici du paradoxe entre des repères rigides de conduite en société imposés par les parents et le déficit dans les compétences sociales enseignées.

    4. ils auraient plus souvent subi des attitudes parentales négatives aversives, insécurisantes. Celles-ci auraient contribué au manque d’assurance.

    5. il faut en fait que le sujet soit certain d'être aimé pour pouvoir s'impliquer dans des relations.

    6. La phobie sociale est généralement un comportement acquis. On peut retrouver des problèmes d'environnement familial renfermé, diminuant ainsi naturellement les expériences de sociabilisation. La phobie devient acquise lors de l'adolescence, parfois suite à un événement traumatisant.

    "Croyance profonde d'infériorité" : ce n'est pas vraiment mon cas. J'ai plutôt une bonne image de moi, en tous cas sur le plan professionnel. Peut-être que c'est là que le bas blesse: ça va sur le plan professionnel uniquement. Je n'en suis pas convaincue.

    "manque de valeur ou dangerosité des rapports humains" : dangerosité, non, mais manque de valeur, il est vrai que je me suis souvent fait la réflexion. Souvent je ne vois pas l'intérêt d'aller à la rencontre des autres comme le fait mon compagnon.

    "la certitude qu’a le sujet de la faiblesse de ses compétences sociales" : non, car cette certitude, je ne l'ai que depuis que je suis en thérapie. Auparavant, il s'agissait plutôt d'un manque d'intérêt, comme dit juste au-dessus.

    "le culte du perfectionnisme et de la "réussite sociale" sans pour autant établir les médiations sécurisantes permettant l’intégration des rôles sociaux indispensables à un adolescent pour devenir adulte" : ce n'est pas faux, mais ce n'est pas pour autant que je me reconnais là-dedans. Mes parents ont toujours espéré beaucoup pour mes frères et moi, mais sans pour autant nous mettre la pression, du moins de manière explicite. J'ai eu droit à "tu fais de ton mieux, c'est ce qui compte" et non "tu dois réussir". Par contre, l'absence de médiations sécurisantes etc... me parle. Mes parents n'ont jamais été de grands communicants. Ils m'ont toujours laissée seule face à mes difficultés, que de toutes façons, je n'exposais que si on me posais la question. La question n'a pas souvent été posée.

    "paradoxe entre des repères rigides de conduite en société imposés par les parents et le déficit dans les compétences sociales enseignées" : difficile à dire, mais j'ai le sentiment qu'il y a de cela, comme je l'ai dit juste au-dessus. Quand j'y repense, j'ai un peu le sentiment d'avoir été livrée à moi-même, mes parents se sentant peut-être eux-mêmes incompétents socialement n'auraient pas osé me guider.

    "subi des attitudes parentales négatives aversives, insécurisantes" : non, ce n'est pas le cas.

    "il faut en fait que le sujet soit certain d'être aimé pour pouvoir s'impliquer dans des relations" : oui, c'est tout-à-fait cela, mais cela ne me dit toujours pas pourquoi.

    "environnement familial renfermé, diminuant ainsi naturellement les expériences de sociabilisation" : ce n'est pas faux. Mes parents ont toujours eu un réseau social assez pauvre et qui s'est d'ailleurs beaucoup restreint à la suite de décès du drame originel.

    "parfois suite à un événement traumatisant" : c'est ce que j'ai dit à mon psy, mais il me dit que le lien n'est pas aussi direct que ce que j'imagine.

    Pour finir, en reparcourant la thèse de J Emeriaud, j'ai trouvé différents modèles explicatifs de la phobie sociale, j'ai mis en gras ce qui me parle :

    1. "Les modèles comportementalistes du conditionnement postulent que la phobie sociale repose sur une association apprise entre une situation sociale et un quelconque événement aversif. Ces modèles ont été un certain temps supportés par le fait qu’une grande part des phobiques sociaux se rappelle de nombreux événements de vie sociale traumatisants. Cependant les analyses rétrospectives ont une valeur limitée. De plus, si on peut considérer que le modèle du conditionnement peut être acceptable dans la phobie sociale simple, où une seule à deux situations sociales sont mises en cause, ce modèle ne peut être explicatif de la crainte de la majorité des situations d’interaction sociale dans la phobie sociale généralisée."
    2. "les concepts de dominance et de soumission [...] les places dans la hiérarchie du milieu familial sont bien établies dans la préadolescence. Mais à l’adolescence, les relations avec les pairs bouleversent cet ordre en rendant obligatoire la confrontation à un nouveau système social. Une nouvelle hiérarchie s’établit, se basant sur la vulnérabilité de chacun et l’évaluation des uns par les autres. Cette théorie est confortée par le fait que c’est à l’adolescence justement qu’apparaît la phobie sociale."
    3. "un modèle dans lequel la « mentalité » est préparée biologiquement et implique la tendance à percevoir les groupes sociaux en fonction de hiérarchies « dominants/dominés ». Les rapports entre sujets d’un groupe social sont basés sur l’évaluation et le coping, afin de mener un combat pour sa propre défense.
      Le fonctionnement de ces deux systèmes repose sur des schémas cognitifs qui, pour le phobique social, sont basés sur la hiérarchie, la compétitivité dans les relations sociales et une vision hostile du monde social.
      Au sein de ce fonctionnement, où l’individu doit trouver sa place dans la hiérarchie basée sur le mode dominant/dominé, le phobique social, présentant une hypersensibilité à l’évaluation par autrui, va se centrer sur lui-même dans un but de défense du Moi et va mener une lutte afin d’éviter la perte potentiellement catastrophique de son statut dans la hiérarchie.
      [...]
      En résumé, dans ce modèle, le phobique social, percevant les autres comme hostiles, tente de lutter contre cette évaluation négative en adoptant un comportement soumis ou par l’évitement de toute relation."
    4. "Il existe deux types d’inhibition chez l’enfant : l’inhibition envers les étrangers, stable, elle constitue une dimension continue de la personnalité et correspond à la non-familiarité ; et l’inhibition envers les pairs qui diminuerait dans le temps et correspond à l’inquiétude face à l’évaluation d’autrui produite par les relations avec l’environnement social.
      Les enfants inhibés acquièrent avec le temps un comportement passif caractérisé par de longs temps d’activités solitaires, ce qui est à l’origine de l’apparition du déficit dans les compétences sociales.
      "




    5. "les sujets ayant un haut niveau d’anxiété sociale ont des capacités sociales nettement inférieures à celles des sujets à faible niveau d’anxiété sociale, et cela dans une grande variété de tâches. De faibles performances dans les situations sociales amènent des conséquences négatives, de la gêne, une évaluation négative d’autrui et une détresse psychologique.
      Ce déficit peut avoir deux causes : soit les compétences sociales n’ont jamais été apprises, soit elles ont été apprises mais ne peuvent être mises en oeuvre car inhibées.
      "
    6. "L’assertivité est un concept assez flou, décrivant les comportements verbaux et non verbaux ainsi que les émotions efficaces dans les relations sociales, et qui peut être défini comme « un comportement qui permet à une personne d’agir au mieux dans son intérêt, de défendre son point de vue sans anxiété exagérée, d’exprimer avec sincérité et aisance ses sentiments et d’exercer ses droits sans dénier ceux des autres ». L’assertivité entend un contrôle des émotions, elle est capitale pour pouvoir développer des capacités à avoir des relations sociales.
      Un manque d’assertivité peut avoir été appris dans l’enfance du fait des réactions de l’entourage familial ou social qui ont gelé les sentiments et les émotions ou puni leur libre expression, mais il peut aussi tout simplement être dû à l’absence complète d’apprentissage de la gestion des émotions."
    7. "l’anxiété sociale serait la conséquence de croyances et de pensées dysfonctionnelles, assimilables à la vulnérabilité. Il s’agirait d’une interprétation erronée dans les situations sociales dans lesquelles le sujet phobique social met en avant ses pensées négatives en étant convaincu de son incapacité sociale et persuadé que son comportement va entraîner son rejet de la part d’autrui. Les manifestations somatiques et comportementales de son anxiété sont des signaux d’alarme hypersensibles le poussant, dans un but de survie, à la fuite ou l’évitement. Le pivot de ce trouble est la crainte de l’évaluation négative.
      Les distorsions cognitives dans la phobie sociale sont nombreuses, les principales étant la maximalisation des pensées négatives et de remémoration de situations sociales d’échec, et la minimalisation des situations ou signaux sécurisants de valorisation.
      Ce modèle, dit du « traitement de l’information », postule que les troubles sont dus à l’existence d’un dysfonctionnement cognitif, affectant la manière dont le patient perçoit les événements, à partir de schémas personnels d’une rigidité excessive.
      Trois variables cognitives sont identifiées :

      - Les cognitions ou pensées automatiques : elles représentent le discours intérieur du sujet. Il est courant de les organiser selon ce que l’on nomme la « triade cognitive » :
      • Cognitions sur soi : cognitions d’incapacité ou de défaillance, « je ne suis pas à la hauteur », « je suis trop émotif », « ma voix est trop aiguë quand je suis gêné »... ;
      • Cognitions sur le monde extérieur : cognitions sur les exigences des personnes ou des situations, « ils sont en train d’observer mes mains qui tremblent », « dans ce repas, je dois absolument paraître à l’aise et parler à tout le monde »... ;
      • Cognitions sur le futur : cognitions anticipatoires défaitistes, « si le vendeur m’entend bégayer, il va me prendre pour un idiot », « j’ai rougi en lui disant au revoir, elle ne me réinvitera plus »...
      - Les distorsions cognitives : il s’agit de l’ensemble des mécanismes de traitement de l’information impliqués dans la perception et l’évaluation des événements arrivant au sujet phobique. Il peut s’agir de :
      • L’inférence arbitraire : tirer des conclusions sans preuves, « il me regarde car il me trouve bizarre » ;
      • La personnalisation : ramener systématiquement à soi des éléments d’un situation donnée, « les gens ont ri à mon passage car ils me trouvent ridicule » ;
      • L’abstraction sélective : se focaliser sur un point précis, isolé de son contexte, « à un moment donné de mon exposé, j’ai rougi, les gens ne retiendront que ça » ;
      • La maximalisation du négatif et la minimalisation du positif : tendance à valoriser les informations défavorables et à écarter les favorables, « ils m’ont dit qu’ils avaient passé une très bonne soirée, mais c’est par politesse, j’ai bien vu qu’ils avaient bâillé à la fin » ;
      • Le raisonnement dichotomique : tendance à raisonner en blanc ou noir, « si je rougis, c’est la catastrophe, je dois avoir un self-control total pour m’en sortir » ;
      • La généralisation : tirer des conclusions globales d’une situation isolée ou spécifique, « je n’ai pas osé rentrer dans ce magasin, je suis minable et un pauvre type ».
      - Les schémas cognitifs : il s’agit d’un ensemble de règles personnelles rigides qui vont régir la perception du monde par le phobique social. Les schémas les plus fréquents ont trait à :
      • La soumission pour obtenir approbation et reconnaissance, « je ne dois pas contrarier ou déranger, sinon je serai rejeté » ;
      • La nécessité d’une performance parfaite, « je ne dois pas commettre d’erreur, ni subir de défaillance, sinon cela se retournera immédiatement contre moi » ;
      • L’importance d’un contrôle de l’environnement : « si je ne suis pas attentif aux attitudes des autres, des choses importantes et graves vont m’échapper » ;
      • La vigilance potentiellement hostile d’autrui, « les gens surveillent les attitudes des autres, et jugent négativement les faibles ou les agressent »"

    8. "l’hypothèse selon laquelle l’anxiété sociale résulte de situations réelles ou imaginaires d’une évaluation personnelle faisant intervenir la motivation à faire bonne impression sur les autres. Mais le sujet, doutant des ses capacités sociales, présuppose des réactions d’insatisfaction d’autrui. Cette motivation est le point central du trouble phobie sociale. Le sujet se fixe un standard à atteindre pour obtenir cette bonne impression mais présuppose les réactions d’autrui semblables à l’évaluation qu’il fait de lui-même. C’est ce décalage entre standard fixé et réactions présupposées d’autrui qui détermine le niveau d’anxiété. Non seulement nous retrouvons les pensées négatives du sujet substituées à une évaluation d’autrui, mais le décalage de standard par rapport à la réalité est également source d’échec qui vient alimenter le cercle vicieux du phobique social.
      Face à cet échec le sujet peut soit adopter des buts et une représentation de soi moins élevés mais plus vivables, ce qui est d’autant plus difficile que le trouble est installé, soit il entre dans la spirale du déficit assertif et des compétences sociales aboutissant à la fuite et l’évitement."
    9. en résumé : "Les différents modèles comportementaux et cognitifs apportent chacun des éléments pour expliquer la genèse de la phobie sociale. Ils ne sont en rien contradictoires, mais justement se complètent pour tenter de définir les raisons multifactorielles de vulnérabilité génétique, de déficit des apprentissages sociaux et de manque d’assertivité de ce trouble des relations avec autrui basé sur la crainte de la critique et du rejet des autres.
      La phobie sociale survient sur un terrain biologiquement préparé et se déclenche lors d’une expérience sociale traumatisante (rejet social par exemple) ou d’un épisode de déficit des conduites sociales, en général au début de l’adolescence, période où le sujet est particulièrement vulnérable. Le sujet se construit autour de croyances et de pensées dysfonctionnelles aboutissant à des comportements de sécurité qui, loin d’apaiser l’anxiété, ne font qu’aggraver le trouble. Ces comportements résultent d’une observation anxieuse de soi, de la peur d’être critiqué ou rejeté et de la perception exagérée du danger social."

    Finalement, il n'y a rien de tellement plus précis que ce que j'ai déterminé par moi-même.

    C'est amusant, je suis en train de réaliser que je me comporte avec le psy comme avec des tas d'autres gens : j'ai peur de le décevoir alors je bosse au maximum le sujet pour qu'il ait un jugement positif sur moi...
     

  • 9ème séance

    Au cours de cette 9ème séance, j'ai exposé au psy le fruit de mes réflexions.

    Nous avons évoqué mes épisodes dépressifs. Il m'a demandé de lui raconter l'origine du premier épisode.
    Ça se passait à la fac. Durant mon avant-dernière année, j'avais une enseignante réputée pour maltraiter les étudiants. Elle passait tout le temps où elle m'encadrait à me dire que j'étais trop nulle pour y arriver, que je ne pourrais jamais exercer ce métier. Je n'ai jamais eu le cran de lui répondre sur le même ton. Ceux qui y parviennent deviennent ses préférés. Sur les autres, elle s'acharne. Elle s'est acharnée sur moi. J'ai failli arrêter mes études. J'ai même eu des idées suicidaires. J'ai consulté une psychologue à la médecine préventive. Et puis j'ai fini mon année, tant bien que mal, avec l'aide de la psychologue. L'année suivante, je n'ai pas eu affaire à elle. J'ai terminé mes études normalement.
    [edit du 17 mai 2012 : avec le recul, il s'avère que cette enseignante est une perverse-narcissique]

    Le psy m'a dit combien j'avais du faire preuve d'obstination, de persévérance et de détermination pour terminer mes études. Car pour les étudiants, en grande majorité, qui réussissaient à envoyer promener cette folle, cela ne présentait pas une très grosse difficulté. Pour moi, avec le problème pour lequel je fais cette thérapie, ça a été un obstacle énorme, et je l'ai surmonté. "Vous avez plein de qualités que vous ignorez" m'a-t'il dit, comme toujours, très positif.
    J'ai du mal, non pas à y croire, mais à me le représenter.
    En attendant, tout cela ne résout pas mes problèmes quotidiens.

    J'ai hâte d'avancer, de faire des progrès et de me sentir enfin mieux.

    Le psy m'a demandé de réfléchir à cette peur du jugement des autres. Pourquoi ai'je peur que le jugement soit négatif ? Pourquoi est-ce que je me soucie autant du jugement des autres ?

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  • Réflexions




    Ayant loupé le dernier rendez-vous chez le psy, j'ai eu amplement le temps de réfléchir à mes épisodes dépressifs.
    En fin de compte, j'ai réalisé que ces épisodes étaient liés au jugement des autres.

    Le premier l'était clairement dans mon esprit. J'étais étudiante et avais une enseignante que me harcelait moralement [edit du 17 mai 2012 : avec le recul, il s'avère que cette enseignante est une perverse-narcissique]. Elle me disait à longueur de journées que je n'arriverai jamais à avoir mon diplôme, que j'étais bien trop nulle pour cela. J'ai failli mettre fin à mes études à cause d'elle. J'ai tenu bon grâce à la psychologue de la médecine préventive.

    Le deuxième épisode correspond à une période où mon avenir professionnel se retrouvait fortement compromis sous la forme sous laquelle je l'envisageais. Il y avait une guerre entre deux groupes dans la structure dans laquelle je travaillais (et je travaille encore). Des gens de l'autre groupe faisaient pression sur moi. Je ne l'ai pas supporté. C'est depuis ce moment-là que j'ai consulté pour la première fois la psy que je consulte toujours, je suis sous anti-dépresseurs depuis lors.




    Je ne cernais pas très bien le rapport entre ma peur du jugement et cet épisode là. Et puis j'ai compris que la fac, dans laquelle je travaille par choix depuis maintenant 10 ans, correspond à un choix de carrière, un choix de vie. J'avais la possibilité de travailler dans le privé, j'ai préféré le public, quitte à gagner beaucoup moins.

    D'autre part, depuis toujours, je me suis réfugiée dans la scolarité. Étant naturellement bonne élève, j'ai eu cette chance, j'avais des "facilités" comme dit ma maman, j'avais trouvé un domaine où je ne craignais pas le jugement, puisque cela marchait pour moi. J'allais de réussite en réussite. Ma scolarité a été un succès, sans être extra-ordinaire, je n'étais pas un génie, juste une "bonne élève". Je me suis investie là-dedans, complètement. Cela me faisais un bon prétexte pour ne pas rechercher à avoir une vie sociale. J'étudiais,  je n'avais pas de temps pour le reste. Mes parents ont toujours valorisé cet aspect chez moi. Avoir des enfants qui réussissent à l'école a toujours été une fierté pour eux qui ont été contraints de s'arrêter au certificat d'études. Avoir des enfants qui réussissent socialement grâce à l'école est, je pense, tout ce qu'ils ont pu espérer de mieux pour mes frères et moi. J'ai donc toujours, depuis l'enfance, passé ma vie dans les livres d'école. C'était "mon truc", ce que j'aimais faire. C'était là que je réussissais le mieux et c'était là que je n'avais pas à craindre le jugement des autres, des professeurs, puisque cela marchait.
    Vers la fin de mes études secondaires, j'étais terrorisée à l'idée de partir travailler dans le privé. Tous ces gens à affronter au quotidien, alors que j'avais une possibilité de rester à la fac, domaine où je me sentais chez moi. J'ai donc décidé de prolonger mes études et de tout faire pour travailler à la fac. Cela a fonctionné, comme d'habitude, je n'entreprends que des choses dont je me doute que cela va fonctionner, et puis je me connais bien dans le domaine des études et des examens, je connais mes capacités. J'ai donc intégré la fac.
    Et puis... Et puis arriva une ÉNORME désillusion. La fac était devenue comme dans le privé, du moins comme l'idée que je me faisais du privé. Des conflits de personnalités, des gens à affronter au quotidien, son steak à défendre plus que de raison. Et surtout, l'incertitude de pouvoir y rester. D'une part parce que l'équipe dans laquelle j'étais, et je suis toujours, était mise en danger; d'autre part parce que cette ambiance ne me convenais pas. Mais je ne pouvais me résoudre à quitter la fac pour partir dans le privé que j'avais toujours fui. Je me retrouvais coincée. Hopeless and helpeless, comme disent les anglophones. Sans espoir et sans issue. D'autant que je m'étais investie à fond dans ce domaine, je n'avais rien d'autre à quoi me raccrocher. Les gens qui ne misent pas tout sur leur travail peuvent se raccrocher à leur famille, leurs amis, leur hobby pour passer un cap difficile. Moi je le vivais à 100%. Rien d'autre à quoi me raccrocher. D'où crise sérieuse. Dépression. Tristesse, pleurs. Beaucoup de pleurs, tout le temps. Ma psy m'a beaucoup aidée. Grâce à elle, et aux anti-dépresseurs, j'ai surmonté la crise, j'ai repris confiance et j'ai lutté. La crise à la fac a fini par s'apaiser. La guerre entre les deux camps est redevenue une guerre froide, beaucoup plus supportable. Les gens de mon équipe ont reconnu avec gratitude mon attitude vis à vis d'eux. Je n'avais pas cédé à la pression faite par l'autre groupe, j'avais tenu bon. Je n'avais pas non plus quitté le navire. J'étais aux anges, on me remerciait d'être restée, je recevais un jugement positif. OUF.
    Depuis, j'ai progressé dans mon parcours à la fac. J'ai travaillé encore et encore, en laissant de côté ma vie sociale, comme toujours. Il y a 3 ans, j'ai passé un concours pour être titularisée. Je n'ai pas eu ce concours. Drame. Rechute. J'ai mis plusieurs mois à reprendre confiance et goût à ce que je faisais. Je me suis remise au travail et j'ai repassé le concours l'année d'après. Que je n'ai pas eu à nouveau. Nouvelle grosse crise. Plus longue cette fois. Elle m'a laissé le sentiment de ne pas avoir vraiment réussi à en sortir.

    Parallèlement, je me suis stabilisée sentimentalement. J'ai rencontré mon compagnon un peu avant le premier concours. Ma rencontre avec lui s'augurait être une rencontre pas tellement différente de celles que je faisais auparavant. Pas forcément LA rencontre. Et puis les évènements de sa vie et de la mienne ont fait que nous sommes toujours unis. Il a une personnalité à l'opposé de la mienne. Il a une mauvaise estime de soi mais une grande affirmation de soi. Dans mon cas, c'est le contraire. Cette opposition dans nos mode de fonctionnement provoque régulièrement des étincelles, mais il m'aide énormément. Il n'a pas toujours la patience que j'attendrais de lui, mais il est à l'origine de ma thérapie. Grâce à lui, j'ai pris conscience de mes difficultés. Même si c'est extrêmement difficile à vivre par moments, c'est grâce à lui que j'avance. Il me mène la vie dure. Il pense que cela me fait avancer. Souvent, j'aimerais avoir affaire à quelqu'un de moins exigeant. Cela sera tellement plus facile à vivre. Bref, il m'aide.
    La vie à ses côtés est difficile car il me dit ce qu'il pense et lorsqu'il s'agit de choses négatives, cela provoque systématiquement une crise d'angoisse. C'est pour cela que parfois je me dis que je préfèrerais avoir quelqu'un de moins exigeant à mes côtés.
    D'autant que j'ai honte de faire des crises d'angoisse pour des choses anodines qu'il m'a dites. Depuis que je connais mieux mon fonctionnement, j'ai compris ce qui provoque mes crises d'angoisse. Il a du mal à supporter mon inhibition sociale, ma peur des autres, ma peur de lui, aussi. Je sais que quand il commence à me dire quelque chose de négatif à ce sujet, je vais avoir une crise d'angoisse. Et comme j'ai peur de ces crises d'angoisse, j'ai tendance à éviter d'avoir à entendre des choses négatives. Mais cet évitement ne va pas dans le sens qu'il attend. Au lieu de modifier mon comportement dans un sens qui me ferai progresser et qui ferait qu'il n'aurait pas à me le reprocher, je fuis. Je n'ai pas encore la force de modifier tout cela seule. Ma thérapie va m'y aider. Je sais que tout ne changera pas chez moi, et je l'espère bien. Je n'ai pas l'intention de me formater. Simplement, je pense qu'à l'issue de la thérapie, je serai plus à l'aise pour m'imposer. C'est ce qu'il attend. Et ce que je désire améliorer.

    Mon psy m'a dit, à l'issue de la première séance, "vous verrez comme ce sera bien quand vous serez guérie". Vivement que cela arrive.